Canton de Pont de Beauvoisin. Ces seigneuries proviennent des Montbel. Mort sans enfants, François de Montbel nomma héritière sa mère, Philippine de Lannoy, par testament du 12 mars 1536. Celle-ci, malgré de longs procès contre Sébastien de Montbel, comte d'Entremont, qui revendiquait Verel et Dullin en raison des substitutions apposées aux testaments de ses ancêtres, resta en possession des seigneuries et les transmit à Philibert de La Forest, baron de la Batie d'Albanais. Dans une transaction de 1546, ce dernier s'intitule seigneur de Verel et de Dullin, en qualité d'héritier de François de Montbel, par la médiate personne de Philippine de Lannoy, mère de celui-ci. On ignore pour quelles raisons François de Montbel avait légué ces deux fiefs à Philibert de La Forest. Était-ce en remboursement de dettes à son égard, d'un prêt qu'il n'avait pu honorer autrement, ou pour des raisons familiales, ou de parenté, qui nous sont inconnues ? Il paraît certain en tout cas que des liens anciens et solides existaient entre ces branches des Montbel et des La Forest. Philibert laissa à son fils Charles de La Forest, Chambellan du duc Charles Emmanuel Ier, ces deux seigneuries qui, unies à la juridiction de Pont de Beauvoisin et à la juridiction haute, moyenne et basse de la Bridoire, achetée par le dit Charles du domaine ducal, le 20 février 1594, pour 7000 écus d'or, furent érigées en comté en sa faveur par patentes du pénultième février de cette année, sous les nom et dénomination de comté de La Forest. Charles n'eut qu'une fille, Charlotte Emmanuelle, et laissa pour héritière bénéficiaire Marguerite de Seyssel La Chambre, sa deuxième femme. Celle-ci vendit les terres, juridictions et mandements de Verel et Dullin, à leur neveu le marquis de Saint Séverin, fils du comte de Saint Séverin et d'Ennemonde de La Forest. Verel et Dullin furent ultérieurement érigés en comté en faveur dudit marquis. Il ne semble pas que ces seigneuries aient été le siège de châteaux à cette époque, s'ils ont jamais existé. On y trouve seulement d'anciennes demeures seigneuriales très transformées, en partie méconnaissables. Elles furent, selon les époques, habitées par les La Forest à l'occasion des séjours qu'ils faisaient dans la région, laquelle ne paraît pas avoir été le centre de leurs intérêts territoriaux ni de résidence.